L'OTAN, avec 13 000 personnels civils et militaires, est la plus grande alliance militaire du monde, qui rassemble 28 pays et conduit en ce moment des opérations militaires majeures, en Afghanistan et dans les Balkans, ou plus restreintes, comme en Méditerranée et au large de la Somalie pour lutter contre le terrorisme et la piraterie.
Les 20 et 21 mai se tenait à Chicago le 25ème sommet des Chefs d’Etat de l’OTAN. François Hollande y était présent pour la prmière fois pour défendre sa vision d'un retrait des troupes françaises d'Afghanistan.
    Outre des thèmes difficiles, comme la défense anti-missiles et les relations avec la Russie, un sujet est particulièrement préoccupant pour l’Europe : la crise économique et la baisse des budgets militaires qu’elle entraine. En 20 ans, le nombre de soldats des pays de l’Alliance a diminué de plus de 2 millions. Presque tous les budgets européens de défense sont en déclin.
Pour faire face à cette situation, l'OTAN a entrepris, à la demande des Etats membres, une réforme de l’organisation, mais on a le sentiment que c'est toujours une formidable machine qui ne sait pas économiser dans ses dépenses de fonctionnement.

    Par ailleurs,  l'Alliance atlantique a lancé une initiative de « Défense intelligente », pour mettre en commun des moyens militaires, spécialiser les armées nationales et faire baisser les prix des matériels. N’est-ce pas là la ruine des industries européennes de défense au profit de la puissante industrie américaine ? Ne prend-on pas le risque d’affaiblir des industries européennes performantes, à la pointe des technologies, qui servent souvent dans le civil et qui emploient beaucoup de monde ? De fait, le bouclier anti-missile que les Etats-Unis entendent installer à l'Est de l'Europe risque de faire la part belle aux technologies américaines, qui seront vraisemblablement omniprésentes dans la chaîne de fabrication. Or il s’agit bien de la défense de l’Europe, qui ne peut et ne doit s’organiser sans sa propre industrie! L'un des enjeux de la desindustrialisation, que les européens craignent tant, pourrait bien se trouver dans le portefeuille et les grandes orientations stratégiques de l'OTAN.

Fondation Robert Schuman

Pour en savoir plus, regardez l'entretien avec le secrétaire général de l'OTAN, M. Rasmussen

http://www.france24.com/fr/20120519-fr-ici-leurope-rasmussen-otan-hollande-france

Lire également la Note de la Fondation Robert Schuman, "La France, l'OTAN et l'Union européenne" de Pascale Andréani