Mario Remonté: Le "J'accuse" de Monti contre Paris et Berlin

Mais quelle mouche japonaise l’a donc piqué ? De Tokyo, le Premier ministre italien, Mario Monti, accuse l'Allemagne et la France d’être à l’origine de la crise de la dette européenne : "Cette histoire commence en 2003, lorsque l'euro n'était encore qu'un bébé. C'était alors l'Allemagne et la France qui étaient laxistes concernant les déficits publics et les dettes", a-t-il pointé.

 

À l’époque, les deux mastodontes de la zone euro avaient même fait alliance pour éviter la colère du Conseil européen. Ils avaient œuvré à "assouplir" les règles du Pacte de stabilité dans un sens qui leur était plus favorable. Les mêmes qui aujourd’hui exigent d’inscrire la règle d’or de l’équilibre budgétaire partout et pour tous !

 

Mais rappelons que Mario Monti, alors commissaire à la Concurrence, ne s’était pas récrié à l’assassinat de la monnaie unique…

 

Pas élu par les Italiens, tout juste nommé par le président, le chef de l’exécutif se veut néanmoins donneur de leçon : Mario Monti a remplacé le magnat Silvio Berlusconi à la mi-novembre pour sauver la troisième économie de la zone euro qui menaçait d'être emportée par la tempête de la dette. Il insiste depuis des mois sur le fait que la seule rigueur au niveau européen risque d’étrangler toute croissance. Et plaide pour des initiatives fortes dans ce domaine. Chez lui, Monti vient d'obtenir l'adoption définitive par le Parlement des mesures de libéralisation pour ouvrir des secteurs protégés à la concurrence. Il vient aussi de faire adopter en Conseil des ministres les grandes lignes d'une réforme du marché du travail. Car Monti entend stimuler l'économie d'une Italie entrée en récession après des années de croissance poussive, alors que la péninsule ploie sous une énorme dette représentant 120% de son PIB.

 

Et "Super Mario" peut mettre en avant les réussites de la "méthode Monti" : l'Italie bénéficie depuis le début de l'année d'une très forte détente de ses taux d'emprunt qui évoluent pour les titres de référence à dix ans sous la barre des 5%, contre 7% fin 2011.

 

Le Premier ministre italien a fait avaler à son peuple la potion amère de la rigueur assortie de promesses d’une croissance basée sur la flexibilité et la compétitivité.

 

"Super Mario" se sent donc en position de lancer des "J’accuse" à l’encontre des premiers de la classe euro, trop rigoristes à son goût.

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